CHAPITRE I
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SUR QUELQUES RENCONTRES (suite et fin)
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À présent, c'est une jeune femme rencontrée ici et là, de longue date, que je reçois. Elle a fait des études ; elle vous assure aimer lire, se rendre parfois au concert ; pourtant je n'en ferai pas moins tous les frais de l'entretien. Tour à tour grave, badin, détaché, paradoxal, j'aborde des sujets qui devraient la toucher, l'aiguillonner. En pure perte. Aussi incapable d'indignation que d'enthousiasme, elle n'a de réactions que par bribes et tout est dit du même ton neutre. Y compris le « C'est joli » de politesse que tire d'elle l'extrême beauté, si bien que me voilà humilié de lui avoir fait entendre quelques musiques majeures.
À la fin de chacune de mes phrases, je vois poindre le gris, le froid. Je pense à un feu qui ne parviendrait pas à prendre, sans cesse tenté qu'il serait par l'extinction, en dépit des efforts pour ranimer les braises. Ou je nous vois dans une barque qui ferait eau de toute part et dont je colmaterais en vain les brèches. Que je me taise un instant, et l'on sent la nappe de silence monter, s'étendre – qu'il faudrait placidement laisser déborder, nous engloutir. Mais je suis l'hôte et ne veux manquer à la courtoisie : je renoue donc le fil jusqu'à ce que, très vite, le tissu s'effrange et se troue. Autour de moi, l'espace coagule, l'assise terrestre s'éploie, stable et muette. Une étrange quiétude gagne mon sang. Peau, chair, voix, regard, se feutrent en moi, ainsi qu'en songe.
Chemin faisant, j'ai tout loisir de poursuivre un monologue intérieur fait d'interrogations :– « Qu'y a-t-il au juste en cette tête frisée, fardée, parfumée ? Comment y fonctionne l'esprit ? Le mécanisme des associations d'idées serait-il grippé, atrophié ? Le vocabulaire a vraiment cette indigence ? L'élocution est à ce point rudimentaire ? L'ombre, la brume, occupent sa tête comme nous en avons l'impression ? Et le cœur est si étriqué ou si en marge, qu'il ne peut relayer l'esprit ? »
Rien. Que l'apathie intellectuelle et l'exiguïté du sensible, de l'affectif. Non seulement cet être sans… conviction ne saurait donner ni recevoir, mais il vous ferait douter de tout ce qui vous requiert et vous exalte, tant l'ennui distingué qui en suinte est contagieux et altère vos certitudes et vos élans.
« Ainsi, se dit-on toujours en arrière-plan, là où se tient notre double, spectateur du moi fourvoyé qui s'évertue, ainsi en moins d'une heure, j'ai fait le tour de cette femme ? Serait-ce que cette différence, que je crois essentielle entre les sexes, ne se réduit parfois à rien ? De fait, qu'est-ce qui distingue une femme déserte d'un homme stupide ?
« Mais si une heure suffit pour qu'on l'épuise, quels purent bien être ses rapports avec un compagnon au bout d'un jour, d'un mois, d'un an, de dix... ? (Pris de vertige, l'esprit se refuse à envisager la vie entière). Ce ton à peine lassé, frileux, geignard, cette parole rétive, ce moi aux ressorts détendus, l'amour a-t-il jamais pu y trouver son compte ? Je jurerais que même dans les commencements, elle fut cette femme indolente, au souffle parcimonieux, que voici, et qu'elle se laissa aimer, épouser, rendre mère, dans une même indolence. Avec une voix semblable, on ne saurait être une amoureuse inspirée, une amante... acharnée – et généreuse. Parce qu'il n'est rien de plus intime que la voix – dont on dirait qu'avant de nous parvenir elle a passé par les régions du corps les plus retirées, celles qui semblent en contact avec l'âme –, comme une oreille sensible décèle bien la femme égotiste, réduite à cette féminité traditionnelle qui se confond avec la passivité ! ... »
J'en étais là de mon soliloque quand je la vis s'animer. Questionnée sur ses griefs à l'égard des hommes, elle mit dans sa réponse l'âpreté, l'acrimonie de qui dut trop longtemps se contenir et qui, au reste, en aurait trop à dire. J'appris donc que l'homme n'entendait rien à la femme, à sa nature, à ses aspirations. De quoi je lui donnai acte : « Il est vrai et je conçois votre amertume, car vous, femmes, vous avez – à quel degré ! – le souci de nous comprendre... Vous vous penchez sur le moi masculin avec une curiosité, une sympathie, que le temps n'affaiblit pas. Notre singularité n'en finit pas de vous irriter délicieusement et de susciter en vous l'étonnement attendri et l'indulgence. Notre corps vous paraît agencé à souhait, et vous vous employez savamment à le réjouir... Aussi n'est-il pas d'hommes mal aimés, pas d'hommes qui se soient jamais sentis « incompris ». Il n'existe que des incomprises. »
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L'aridité prend maintes formes et je pense encore à une femme dont j'ai oublié les traits, mais non les questions qui me venaient à la voir vivre, au long d'un voyage organisé.
L'aridité prend maintes formes et je pense encore à une femme dont j'ai oublié les traits, mais non les questions qui me venaient à la voir vivre, au long d'un voyage organisé.
– « Quelle enfant, me disais-je, quelle jeune fille surtout, put bien être cette aigre personne à la fébrilité brouillonne qui ne cesse de déplacer ses bagages, submerge d'excuses les gens qu'elle bouscule tout en continuant de plus belle ; qui voit tout et d'abord le détail matériel qui vous avait échappé et qu'elle a relevé dans votre intérêt ; dont l'oreille n'est pas moins que l'oeil aux aguets, afin de faire à chacun de vos mots l'honneur de son assentiment ou, plus souvent, pour vous montrer comme il peut être dangereux d'agir ainsi que vous l'avez fait ou le projetez ? »
Oui, que fut, trente ou quarante ans plus tôt, cette femme qui se répand en propos sentencieux et en mises en garde ; qui a prévu tous les incidents fâcheux auxquels un voyageur s'expose, et vous en propose le remède ; qui semble susciter malentendus et imbroglios pour mieux intervenir en faisant prévaloir la voix du bon sens ; qui se croit victime du mauvais sort (« Ces choses-là n'arrivent qu'à moi »), quand tous ses embarras n'ont d'autre cause que son agitation de fourmi dont on aurait détruit, du pied, la fourmilière ?
Jeune, voyait-elle déjà un désastre en la moindre traverse ? Impropre à toute idée générale, proférait-elle sans répit sa pensée en miettes, en se répétant dans les mêmes termes au cas où vous n'auriez pas entendu ? Avait-elle ce débit précipité, cette voix dont le tranchant s'aiguise de bonne conscience – car nul ne pourrait ignorer qu'elle se prodigue pour le bien de tous, en se sacrifiant au besoin ; que sa conduite est un vivant exemple, et que c'est chance pour vous qu'elle soit là pour vous tirer de peine ? Son visage avait-il cette mobilité mécanique qui le fait se fermer aussi vite qu'il tenta de paraître gracieux –, la dureté du regard démentant au reste l'ébauche d'aménité ?
Interloqué, je l'assiégeais de muettes interrogations. Elle eut, quelque jour, un corps, un sexe de femme ? Des désirs ? Quelqu'un eut envie de la prendre en ses bras ? Ou fut-elle de tout temps cet être asexué, au visage osseux, à la peau rêche, à la parole volubile et décisive ? Mais l'honnêteté veut qu'on poursuive : Ce que nous voyons là – cette aigreur, ces ratiocinations sans fin, cette vertu ostentatoire – est-ce inné ou le fruit du dédain de l'homme ? Était-elle appelée par quelque malédiction à devenir une caricaturale vieille fille ou n'eut-elle pas la chance d'être aimée, convoitée ? Appartenait-elle à l'espèce des plantes ligneuses, armées d'épines, ou l'absence de soins la fit-elle s'étioler et se durcir ? En bref, quelle fut la part des circonstances et celle de la prédisposition ?
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Que de fois, au hasard des rencontres, une voix impatiente, acerbe – de qui règle des comptes – m'aura glacé par cela seulement qu'elle était d'une femme et que ses intonations me découvraient un amas de démissions, de petitesses ou un pâteux univers de niaiseries et d'abord sentimentales, et parfois tout un champ d'inanité !
Une voix féminine agressive, et alors même qu'elle ne s'adresse à vous, introduit dans le réel une dissonance, et comme une faille. En nous, une illusion prend fin, se déchire plus exactement. Humilié ; nous nous sentons humilié comme celui qu'on a déçu, trahi. Et nous ne balançons pas un instant : – « Oui, la solitude, résolument, dents serrées, plutôt que d'avoir auprès de nous une femme si… infidèle à soi. »
On nous rétorque – mais qui le nie ? – que nous pouvons être non moins veules ou médiocres, avec en sus 1'infatuation du plus fort. Qui dira pourquoi la sottise ou la mollesse frappent davantage en la femme ? Y semblent plus choquantes ? Est-ce affaire d'écrin ? Ou bien plutôt d'incongruité, comme si le droit d'être atone, inepte, vous avait été, par nature, refusé ; certains manques ayant pour effet d'ébrécher votre nimbe ?
Mais sans doute faut-il que d'aucunes se dévouent, en fait d'indolence ou de stupidité, pour que d'autres nous donnent si bien la sensation du péril évité, de la chance qui nous échoit.
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N'ayant jamais eu de commerce avec une femme « honnête », je n'aurais rien su dire de l'espèce, si les confidences d'un ami ne me permettaient d'en esquisser le portrait.
Épouse aimante, elle connaît ses devoirs, et prend même quelque plaisir quand son mari l'honore. Simplement a-t-elle fait, en esprit, un rigoureux partage entre l'acceptable et l'inconvenant. En vain objecterait-on à la prude que telles pratiques qu'elle réprouve sont universelles et immémoriales ; que bien des femmes les prisent fort. Qu'il est même de dignes épouses qui accordent à l'amant des privautés qu'à son exemple elles refusent au conjoint. Il suffit ; l'authentique honnêteté ne transige pas. Mon corps n'est-il pas à moi ?
« Assurément, ainsi que le mien m'appartient, pense à part soi l'homme. Aussi m'en tiendrai-je aux rudiments, quitte à ce que l'acte revête sa forme la plus convenue… Cependant, ajoute-t-il toujours in petto, il se peut que je m'en lasse. Et puisque vous invoquez, Chère, le droit en effet imprescriptible de disposer de vous, souffrez que je songe à des femmes – et il y en a, par chance – qui n'ont pas honte de donner de temps à autre le champ libre à leur part animale… »
Et de rêver à cette Héloïse écrivant à son amant qu'au nom d'épouse, elle préférait « celui de votre maîtresse, ou même, laissez-moi le dire, celui de votre concubine et de votre fille de joie ». Et de saluer les hauts magistrats de Corinthe qui ne répugnaient pas, dit-on, à faire instruire leurs épouses dans les écoles de courtisanes de la ville.
La femme honnête use des mots les plus méprisants pour ces femelles qui viennent vous voler votre mari ; pour ces chiennes qui s'attachent un homme en flattant ses perversions. Ayant des désirs mesurés, mais assez pourvue en principes pour tenir en bride l'imagination, il lui est naturel d'imposer à l'homme son indigence charnelle.
On dirait que, chez elle, le cœur et le corps mènent des vies distinctes et soumises à hiérarchie. Aussi soupçonne-t-elle l'amant ingénieux de faire, de son savoir, une fin en soi où le cœur n'a de part – comme si le fervent du corps féminin n'éprouvait pas gratitude et tendresse envers une femme encline à s'éployer pour qu'on l'inventorie ; disposée à repousser les bornes de… l'empire des sensations.
Comment la femme honnête, soucieuse de la pérennité de son couple, ne sent-elle pas que le cœur a tout à gagner d'une ample et diverse expérience érotique, et beaucoup à perdre de rapports maussades qui entretiennent chez l'homme la nostalgie d'un Age d'or des corps ? Elle vous « aime », sans se douter qu'on préfèrerait parfois l'être un peu moins, mais dans un registre où l'on aurait le précieux sentiment du privilège.
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Mais je m'égare : ne convient-il pas de parler des femmes « honnêtes » au passé ? Elles n'étaient telles, nous assure-t-on, que par suite d'une éducation qui se proposait de fournir des épouses et des mères exemplaires aux jeunes bourgeois, à charge pour les filles de joie d'assouvir les inavouables désirs de ceux-ci. Et, de fait, les prostituées ont toujours déclaré devoir leur existence aux réticences, refus et interdits qui assombrissent les alcôves.
Qu'il y ait de plus en plus de belles-de-jour dissuade de penser que la race des pudibondes est éteinte.
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La femme honnête se borne à contingenter son corps, à n'en consentir le prêt que dans les limites du « convenable ». Si l'homme après tout s'en satisfait, il pourra compter sur une compagne mi-résignée, mi-acquiescante.
Tout autre est l'attitude des femmes qui ne tolèrent qu'avec angoisse une intrusion dans leur corps, comme si elles se sentaient combles depuis toujours. En leur tréfonds, nulle place vacante ne se dessine. Rien ne se dispose à recevoir. Elles opposent en pensée à l'homme une… convexité qui voudrait ne lui offrir de prise.
Que le plaisir leur soit imposé – du moins est-il ainsi vécu –, et elles s'en veulent de s'être laissé submerger par lui. Elles détestent cet homme qui, un instant, aura pris un empire sur elles, et qu'elles soupçonnent d'en tirer vanité. Elles récusent un acte qui lui permet de les manœuvrer, de les soumettre, fût-ce un moment.
Elles tiennent cette intrusion en leur chair, pour le prix à payer si l'on veut en finir avec la solitude, avoir des enfants, un foyer, une illusoire sécurité affective et matérielle. Elles l'endurent, à … leur corps défendant, résolues à s'en tenir au plus strict, l'homme devant leur savoir gré de simplement lui ouvrir leurs jambes !
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La femme honnête se montre parcimonieuse au nom de la bienséance et du « respect » qu'on lui doit. La « revendicatrice », elle, n'a de cadeaux à faire au mâle : elle le méprise et ne se pardonne pas de dépendre de quelque façon de lui. S'il souhaite plus qu'on lui accorde, il se verra opposer un refus indigné propre à lui donner mauvaise conscience ; ou les privautés lui seront concédées selon les règles de la meilleure comptabilité.
Pour peu qu'elle se soit informée sur le plaisir au féminin, la revendicatrice sait ce qu'elle est en droit d'attendre. Sa sexualité ignorant avec superbe celle de l'homme – seul responsable des échecs –, elle transforme l'alcôve en salle d'examen, en tribunal.
Se voulant froide sans défaillance, elle fait, de l'humiliation du partenaire, sa profession de foi et la source d'une intense délectation. Sa tenue, son allure, son maquillage, les langueurs de sa voix, nous la font croire disponible à l'amour, ardente au jeu des corps : la lucidité ne la quitte jamais, ni le gouvernement de soi. Un jour, très tôt, elle prit conscience de notre état de dépendance à l'égard de la femme ; elle y a vu le moyen d'exercer sa volonté de puissance, de manifester sa charge de mépris. De se revancher du sort qui la fit naître femme. Ah ! séduire, affoler un homme – un homme – ! et par des manoeuvres dérisoires qui n'abuseraient pas la plus niaise, le voir mendier quelque privauté, le considérer à loisir dans ses dimensions de petit garçon obsédé par des hochets, de pantin qu'on manipule sans qu'il s'en rende compte, et garder tout au long les yeux ouverts en sachant que votre corps ni votre cœur ne vous trahiront, que tous ses efforts pour vous arracher le moindre plaisir et s'en prévaloir resteront vains et que vous le tenez à votre merci : quelle ivresse vraiment et qui passe de loin les voluptés de la chair !
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Les propos, le maintien d'un homme vulgaire nous paraissent assombrir le jour, accroître l'apathie, la pesanteur de l'air. Face à la vulgarité au féminin, nous éprouvons le ressentiment, la maussaderie et quasi l'humiliation qu'engendre une promesse pis que non tenue : bafouée sans vergogne par qui nous la fit.
La compagne qui nous agrée, certes, occupe l'espace mais en échancrant le décor où elle se meut. La femme vulgaire, opaque, « insonore », obstrue toute perspective. D'une pose où la contorsion est latente ou affirmée ; d'un regard qui se voudrait de collusion, d'une intonation appuyée, elle outrepasse son apparence afin de faire prévaloir l'organique, de pousser en avant ses appas, en ne doutant pas de leur effet. Nous goûtons l'inexprimé ? Nous sommes mis d'entrée de jeu en présence de l'explicite, de l'intrusif. D'une intimité qui s'atteste, se galvaude. Est-ce notre peau ou la sienne qui nous semble s'épaissir ? Nos traits ou les siens qui s'accusent comme en un vieillissement précipité ? On lâche la bride à l'être d'appétits – et l'on se rature sous nos yeux.
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Et si certaines de nos dérobades d'hommes avaient… l'inappétence pour mobile ? Non qu'il faille dénier à la femme le droit de dire son désir, même si des passéistes regrettent que d'aucunes, par impatience, absence de vergogne, éteignent en eux d'emblée toute soif – le plus précieux, le plus âpre de l'amour physique, leur paraissant résider dans le vertige croissant né de deux désirs longuement s'éprouvant, s'aiguisant l'un l'autre. La chasseresse ne se montrant pas, pour autant, vulgaire.
Vocabulaire, syntaxe, intonations, annoncent, dénoncent qui on est. Des femmes libres et intrépides, et d'abord dans le commerce charnel, ne parviendront jamais, le voudraient-elle, à user de certains mots. Sans doute parce que, même déçues, elles se font de l'amour une idée incompatible avec ce que suggère le langage. Et puis – mais cela n'est-il pas lié ? – elles ne sont pas nées vulgaires ; on ne trouverait pas en elles le moindre tuf de semblables termes.
Que dire à cette romancière qui nous rapporte l'étonnement de ses héroïnes, de se retrouver en définitive seules ? Brillantes, séduisantes, n'ont-elles pas tout pour plaire ? Or, les hommes – qu'elles désignent par un mot bref et sec –, les hommes les dédaignent ou bien les quittent et s'en retournent à leurs affaires, à peine en ont-ils tiré leur plaisir. (L'acte s'exprimant par le verbe le plus obscène, ainsi qu'il sied entre femmes libérées.) Oui, que dire, sinon que l'homme est conséquent : il se garde de mêler les sentiments ou les attentions à ce qui, si l'on en juge par le roman, ne diffère pas de l'activité de l'étalon. S'il avait l'âme tant soit peu haute, il condamnerait même l'auteur et ses pareilles à la solitude totale, indéfinie, puisqu'on ne peut, hélas, envoyer les gens en prison ni « pour médiocrité », ni pour vulgarité. Laquelle relève d'une disposition foncière à rabaisser, de la voix ou du geste, ce que des attardés tiennent encore pour valeurs ; à faire un clin d'œil à la bête, chez autrui, pour la convier à une mise à niveau avec soi et ainsi établir, entre bêtes, une conjonction au plus bas.
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Fin du chapitre I